Rencontre 08 octobre 2013
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rencontre régionale
« LIEUX DE VIE, LIEUX D'ENVIES »
le 8 octobre 2013. à Guingamp
Présents :
Lycée du Rheu : Nadia Kamboua, Claudie Le Mouel, Pascal Hantonne, Sophie Cabel
Lycée Jean Moulin ST Brieuc : Florence Caillé, Florence Méheut, Anélie Lecoq, Hugues
Rousseau
Lycée de Pontivy : Alexandra Milliet, Nathalie Masson, Nadine Bonhoure, Philippe L’hostis
Lycée de Merdrignac : David Guillemois, Annie Urvoy
Lycée de Châteaulin : Christèle Harry, Gilles Le Bail
Lycée de Caulnes : Erwan Bariou, David Bismuth
Lycée St Jean Brévelay/Hennebont : Sylvie Dibon, Bernard Molins
Lycée de Guingamp : Marielle Moreau, Brigitte Guéguen
Lycée de Fouesnant : Marie-Andrée Billon
SRFD : Françoise du Teilleul
Excusés :
Lycée de Morlaix, Lycée de Saint Aubin du Cormier
1 - L’ORDRE DU JOUR
-Bilan d’étape du projet – rappel des objectifs généraux
-Présentation des projets locaux
- Ateliers et restitution
- Échanges sur les difficultés, les contraintes, les attentes des équipes
( accompagnement local, accompagnement régional)
- Proposition de formation régionale, pistes de réflexion pour un accompagnement
régional
- Fil rouge et objectifs du projet régional
- Calendrier de travail 2013-2014
2 - LES OBJECTIFS GENERAUX DU PROJET REGIONAL
Les constats partagés sont les suivants : des élèves qui ont des difficultés à s’engager,
des attitudes parfois « consuméristes », une autonomie « limitée » du fait de leur manque
de maturité mais aussi du fait de la posture des adultes ou de l’organisation des
établissements.
Or, les compétences liées à l’autonomie, aux facultés de penser par eux- mêmes et d’agir
sur leurs propres conditions de vie et de travail , sont des capacités essentielles pour que les
jeunes réussissent leur insertion sociale et professionnelle.
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Comment explorer la vie quotidienne du lycée et particulièrement les espaces et moments
identifiés ( ALESA, UNSS, foyers, formation des délégués élèves , des éco délégués…..)
pour en faire autant de leviers au développement de ces compétences ?
La double entrée éducative et socioculturelle : le fait que deux réseaux s’interrogent en
parallèle puis ensemble sur ces questions et s’engagent dans un projet local et régional est à
la fois une richesse mais produit également une réelle complexité . Les représentations liées
aux fonctions CPE et ESC se complètent mais peuvent aussi s’opposer notamment dans les
questionnements liés à l’autonomie des jeunes et à la posture des adultes qui les
accompagnent. En fonction de l’engagement des porteurs de projet dans les établissements,
les projets peuvent avoir une entrée plus « éducative » ou plus « socioculturelle et
artistique ». Ces positionnements interrogent aussi les possibilités de financement des
projets locaux : l’entrée culturelle et artistique est plus aisément « finançable » par les
partenaires DRAC et Karta.
Au delà des financements, il faut conserver à l’esprit , le choix de départ, dans le cadre du
projet régional, d’actions devant comporter ce double volet : un volet artistique et culturel et
un volet éducatif ou vie scolaire.
Objectifs généraux
-Favoriser la réflexion et la mise en oeuvre des projets éducatifs dans le cadre des projets
d’établissement.
-Favoriser les actions visant à développer, chez les apprenants, leurs compétences
d’autonomie, d’implication et de responsabilisation dans la vie quotidienne du lycée,
-S’appuyer sur un double volet éducatif et socioculturel afin de favoriser le travail collaboratif
des équipes CPE et ESC au niveau des établissements et permettre l’enrichissement croisé
des représentations et pratiques de ces deux fonctions et réseaux.
-Pour « changer le regard sur les apprenants », faire évoluer les pratiques des
professionnels des établissements ( CPE, ESC, infirmières, enseignants EPS) directement
impliqués dans ces temps « hors face à face pédagogique » mais également les pratiques
de l’ensemble de la communauté éducative
-Au delà de la durée du projet régional prévu initialement sur 3 ans , de février 2013 ( date
de la 1ère formation inter-réseaux) à juin 2016, mettre en place les conditions d’une
pérennisation de ce type d’actions dans les établissements.
Objectifs opérationnels
Permettre, grâce à l’animation régionale du projet :
-La mutualisation des pratiques inter-établissements : mise à disposition d’outils ( carnet de
suivi des actions..) , mise en place de processus collectifs ( cohérence des calendriers
locaux et régionaux, espaces de ressources et de réflexions partagées lors des rencontres
régionales , double entrée artistique, culturelle et éducative pour l’ensemble des projets
locaux).
- Un appui des équipes porteuses de projet : temps de formation collectifs ( en février 2013
et février 2014) , et appui sur site à la demande des établissements,
-Une recherche de financements complémentaires aux dispositifs déjà existants,
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-Une valorisation régionale dans le cadre du réseau des établissements agricoles publics
mais également auprès des partenaires institutionnels identifiés ( DGER, DRAC, Conseil
Régional….) . Un comité de pilotage régional du projet va être mis en place à partir de mars
2014.
3 - LES PROJETS EN COURS DANS LES ETABLISSEMENTS
L’ensemble des établissements du réseau ont débuté la réflexion entre CPE et ESC au
niveau local. Conformément à ce qui avait été acté en mai 2013, l’année scolaire 2013-2014
est consacrée au diagnostic, à la perception des élèves de leur « lieux de vie, lieux
d’envie ».
Ces « états de lieux » s’appuieront pour la majorité des établissements sur des pratiques
artistiques et culturelles. Par exemple : reportage photo dans un établissement et
intervention d’un médiateur pour libérer la parole des jeunes à partir de ces photos ; suite à
la formation des délégués élèves, organisation d’un journée « ma vie au lycée » avec trois
ateliers thématiques ( atelier d’écriture, atelier film et atelier de jeu théâtral)… Ces éléments
serviront de base aux projets qui seront réalisés en 2014-2015.
Saint-Jean Brévelay /Hennebont : Au vert le foyer
► 2013-2014 : Création d’un groupe de travail : concertation, conception et écriture du
projet (quels espaces à aménager et comment ? Pour quels usages ?), écriture des préprojets
en juin 2013 et dépôt en septembre-octobre.
► Financeurs et partenaires potentiels : DRAC, CR, Ville d’Hennebont, ALESA
► Freins et difficultés : difficultés pour réaliser une concertation entre LPA et CFA, pour
trouver des créneaux horaires de rencontre, rendre ce projet prioritaire au milieux d’autres
projets, déficit de référent ESC/ALESA au CFA, instabilité des personnels.
Caulnes : l’élève délégué, médiateur, collaborateur, acteur de métamorphose
► 2013-2014 : Proposer aux élèves délégués de lancer une démarche de diagnostic
action autour de « bien vivre dans notre lycée » en partenariat avec deux structures
( Dynamo : ESS-facilitation de paroles, Aacia ( plasticiens), et en s’appuyant sur les lieux de
vie des élèves et le projet d’accueil des jeunes.
► Financeurs et partenaires potentiels : DRAC, KARTA
► Freins et difficultés : Calendrier, temps de l’élève, de l’institution, des équipes…temps
de la concertation.
2014-2015
Actions de transformation des lieux de vie, projet d’accueil et de vie scolaire
Saint- Aubin du Cormier : mise en place d’écodélégués au sein des délégués et des
membres de l’ALESA
► 2013-2014 : élèves porteurs d’un projet sur l’amélioration du cadre de vie et de leur
environnement avec des thématiques de développement durable et de valorisation
artistique
Objectif : responsabiliser les élèves en leur faisant porter un projet concret
-Formation des délégués élèves incluant les thématiques liées au cadre de vie des élèves :
état des lieux sous forme d’un projet vidéo exploitable ( les différents lieux de vie) donnant
une réflexion sur les attentes des élèves en relation avec leur environnement.
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-Visites de structures ( St Nazaire, Lycée Jules Rieffel à Nantes) pour aider les élèves dans
le choix d’amélioration des lieux de vie. Selon leurs envies, incitation à créer des oeuvres in
situ avec des matériaux de récupération ou naturels.
► Financeurs et partenaires potentiels : DRAC, Karta, lycée
► Freins et difficultés : Etablissement en restructuration ce qui réduit les investigations sur
les nouveaux lieux de vie.
Le Rheu
► 2013-2014 : Formation annuelle des délégués élèves en deux temps :
-octobre-novembre 2013 : formation des délégués avec les CPE et en parallèle, ateliers de
réflexion par petits groupes avec les ESC
-Janvier-février 2014 : journée thématique « ma vie au lycée » en collaboration avec la «
bande à Grimaud » et des partenaires issus de l’éducation populaire
4 ateliers : atelier d’écriture ( trame écrite de témoignages retenus sous la forme de conte,
atelier film sur le thème « lieux et usages », ateliers de jeu théâtral)
► Financeurs et partenaires sollicités : DRAC, Karta..
► Freins et difficultés : freins financiers, comment procède t-on pour sélectionner les idées
qui seront conduites en action l’année suivante?
2014-2015
► Freins et difficultés : mise en pratique du projet ( comment passer de la réflexion d’un
groupe représentant les élèves à la mise en place de l’action dans l’établissement ?
Comment répondre à un réel besoin de l’établissement à partir du travail d’un groupe
d’élèves ?; Comment mobiliser les élèves porteurs de du projet cette année scolaire sur
l’année prochaine ?
Guingamp : rénovation du foyer
► 2013-2014 : Réaliser un audit sur la perception des élèves de leur lieu de vie
Présentation des résultats au CA de l’ ALESA et à l’équipe éducative, réflexion sur le
nouveau projet d’aménagement avec un professionnel ( étudiants en architecture, artistes?)
en associant les élèves mais aussi les adultes de l’établissement
► Financeurs et partenaires sollicités : Université Catholique de l’Ouest ( section
sociologie de Guingamp), Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et Environnement 22
► Freins et difficultés : Trouver les bons intervenants, conception du foyer
2014-2015 :Conception et réalisation du projet
► Financeurs et partenaires sollicités : Karta, DRAC
► Freins et difficultés : coût de la réalisation ( mobilier et travaux)
Châteaulin : l’élève dans l’Alesa, le Foyer, les activités péri-scolaires
► 2013-2014 : Un peu de retard dans la mise en oeuvre concrète des actions. Le travail
collaboratif a cependant débuté avec de nouveaux éléments à intégrer : arrivée d’une
nouvelle CPE, retard dans la livraison du foyer ( prévision février 2014), reprise de la
dynamique associative cette année avec des élèves plus motivés, apprentis intégrés dans
l’internat, mise en place d’un foyer « provisoire ».
► Freins et difficultés : le projet d’établissement est en cours de réécriture mais les grands
axes ne tiennent pas compte de l’action lieux de vie, lieux d’envie
Fouesnant : rénovation de l’ancien foyer et lien avec les éco-délégués
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► 2013-2014 :Démarrage du projet en fin d’année 2012-2013 avec un questionnaire réalisé
en collaboration avec les élèves et soumis à l’ensemble des apprenants du lycée. Le projet
n’a pas beaucoup avancé depuis la rentrée car les équipes ont été très sollicitées par « les
90 ans du lycée »
► Freins et difficultés : Baisse très forte des adhésions des élèves cette année. Comment
mobiliser et fédérer autour de ce projet éducatif ?
St Brieuc : mobilisation foyer/Alesa
► 2013-2014 : Proposer de nouvelles activités et partenariats, les élèves étant associés via
des comités et pôles de réflexion. Travailler sur plusieurs thématiques à partir d’un projet coconstruit
avec eux pour une mise en oeuvre en 2014-2015.
► Freins et difficultés : Problématique de mobilisation des élèves qui ne veulent pas
s’engager sur le long terme, une certaine logique de « consommation » qui peut être
entretenue par la posture des adultes, des phénomènes de « fuite » des jeunes liés au
territoire péri-urbain, un enjeu collectif qui évolue…
Merdrignac : Occupation de l’espace dans l’établissement et hors les murs
► 2013-2014 : Diagnostic et état des lieux sous forme de reportage photographique de
l’occupation de l’espace, échanges autour des clichés avec un médiateur pour libérer la
parole
► Freins et difficultés : foyer ( d’origine) trop petit, 250 internes élèves et apprentis
Pontivy : projet de foyer sur le site B de l’établissement
► 2013-2014 : Action s’inscrivant dans la démarche de projet d’établissement avec un axe
sur le bien-être et le bien vivre ensemble. Mise en place d’un groupe de travail pour réfléchir
à cet aménagement
► Freins et difficultés : fuite des élèves vers le centre ville
4 - LES ATELIERS
Le groupe CPE / ESC s’organise ensuite en petits groupes de travail pour réflexions et
restitutions-débats autour de 4 questions ; l’appui sur les expériences locales est souhaité :
-Quelles capacités, compétences développer chez nos élèves porteurs de projets ?
-Comment aider les jeunes à faire émerger leurs besoins ? Quelle place accorder à
leur expression d’élève ?
-Quel regard de l’adulte sur l’élève porteur de projet ? Comment le faire évoluer ?
Quelles nouvelles formes de collaboration avec les jeunes ?
-Quelle place pour l’expression artistique dans un projet éducatif ? Quelles formes
d’expression artistiques privilégier ?
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Les capacités, compétences à développer chez les jeunes ?
Sont évidemment rappelées les compétences habituelles visées par les adultes et à
acquérir par les jeunes en situation de porter un projet : initiative, autonomie,
responsabilisation, respect des autres et des règles de l’environnement de l’action.
Mais aussi, est mis l’accent sur l’importance des rôles de chacun, de l’adulte, de l’apprenant
qui dans le cadre d’une initiative de projet de la part des jeunes peuvent évoluer vers une
relation de personne à personne investie chacune d’une responsabilité particulière. Cette
évolution du rôle de l’adulte et de celui du jeune peut-être difficile à tenir, du fait du lien de
transmission et de responsabilité de l’adulte vers le jeune qui prévaut d’habitude (parentenfant
; enfant-parent…). Cela questionne donc les limites à franchir ou pas, des deux
côtés. Il s’agit donc de trouver un équilibre. Au lycée de Pontivy ces questions se posent
pour notamment résoudre avec les élèves la création d’un nouveau lieu de vie que les
élèves puissent investir en fonction de leurs besoins.
Il est question aussi qu’en devenant acteur de son cadre de vie, le jeune pratique la
citoyenneté ; qu’il se frotte aux notions d’estime, d’image de soi …qu’en rendant ses
souhaits et actions publics, il peut avoir à se confronter au sentiment d’échec si la réalisation
du projet ne correspond pas aux attentes prévues par lui, ses pairs, l’environnement…
Les capacités que les jeunes doivent développer, concernent autant l’apprentissage
des savoirs que celui du « savoir être » au sein d’une collectivité. Pour cela, il faut
s’interroger sur le rôle que chacun, jeune et adulte, doit jouer, assumer et
éventuellement faire évoluer.
Comment aider les jeunes à faire émerger leurs besoins, quelle place leur
accorder ?
On a tous besoin d’être écoutés, compris. Au sein d’une collectivité, les jeunes comme les
adultes ont besoin de la reconnaissance du groupe à travers notamment le respect que l’on
peut accorder à leurs initiatives, propositions, préoccupations…
Au lycée de Caulnes par exemple a été institué des temps et lieux de paroles et d’écoute
pour les élèves, les internes … Les adultes sont en position d’écoute et de facilitateurs mais
aussi dans celle de faire comprendre que les choses, les souhaits ne peuvent se réaliser
dans l’instant, qu’une décision d’action nouvelle doit, dans la communauté, suivre un circuit
de décision qu’il s’agit de respecter. Autrement dit, il y a souvent un décalage entre la
spontanéité de l’élève et la difficulté de la mise en place de l’action. Cela doit faire partie de
l’apprentissage de l’autonomie. Des délégués d’internat, des médiateurs-élèves ont pour rôle
aussi de rapporter la parole de leurs camarades lors de difficultés rencontrées, d’idées à
propager… Dans le cadre d’une action de vigilance sur la santé des élèves, les médiateurs
suivent une formation avec la SCOP Dynamo pour aider à mettre en paroles les demandes
de leurs camarades.
Plus largement, il s’agit bien de travailler sur comment trouver de nouveaux modes
de repérages des besoins d’expression des élèves ; de travailler sur la qualité d’une
écoute mutuelle.
L’élève porteur de projet, le regard de l’adulte, quelles nouvelles formes de
collaboration ?
Pourquoi dans certains systèmes éducatifs les élèves et leurs initiatives sont vécus comme
une richesse alors qu’en France bien souvent, le sentiment qui prime est celui d’un problème
supplémentaire… ?
Pourtant les élèves porteurs de projets, chargés d’une mission collective existent dans nos
établissements, les référentiels prévoient et encouragent la prise d’initiative, l’apprentissage
de l’autonomie… les professeurs (notamment d’ESC) doivent évaluer ces capacités.
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Cependant , se pose bien la question de savoir s’il faut absolument avoir une légitimité
(délégué des élèves, référentiel …) pour devenir un élève porteur de projet dans un
établissement. Cette légitimité aurait pour rôle de faciliter l’action du jeune mais doit-elle être
la condition à devenir un porteur de projet ? Il semble bien que non au risque de passer à
côté d’initiatives intéressantes.
L’adulte devant l’expression d’un souhait individuel , va penser collectif. Ce qui en soi n’est
pas forcément dénaturer un projet mais plutôt le recentrer, l’orienter pour un meilleur
bénéfice pour la collectivité.
Il s’agit cependant de respecter la parole des jeunes , de l’aider à s’exprimer et à se
développer. Cette attitude de la part de l’adulte questionne la place qu’il peut accorder aux
questions, besoins des jeunes. Le lycée du Rheu fait la remarque par exemples de ces
questions diverses en fin de réunion, commission.. ., que l’ on n’ est plus en capacité
d’écouter et qui sont aussi souvent celles des élèves . Cela fait partie aussi de manière
générale au défaut d’intérêt que les adultes peuvent porter aux initiatives des élèves : fêtes
de fin d’année, projets… ; pensant souvent que c’est « leur affaire ». Or, souvent les jeunes
sont plutôt flattés que l’on s’intéresse à leurs propositions et que l’adulte y participe ; c’est
une question de considération et de reconnaissance comme pour les adultes.
Donc, l’enjeu est bien, là aussi, dans des nouveaux lieux et moments d’écoute à mettre en
place avec les élèves . Accorder de nouvelles formes de disponibilité, ouverture à la
parole des jeunes afin d’organiser ensuite de nouvelles pratiques de collaboration avec
eux. Car, l’élève porteur de projet est aussi un élève qui en questionnant les pratiques
professionnelles et notamment éducatives des adultes, soulève le besoin de nouvelles
formes de contrats entre l’adulte et le jeune. Ce contrat doit se construire dans la
connaissance mutuelle de l’autre.
Il serait important de faire évoluer les représentations adultes-jeunes, d’imaginer de
nouvelles formes de collaboration entraînant la reconsidération de certaines
habitudes dans le travail au quotidien.
La place de l’expression artistique dans le projet éducatif ?
L’expression artistique est souvent comprise par les adultes et en conséquence chez les
jeunes, comme une façon de laisser une trace qu’il s’agira ensuite de valoriser dans un
souci de communication auprès d’un public plus large.
C’est en effet une partie de son rôle qui cependant, va plus loin que ça. Car, l’enjeu des
activités artistiques est aussi de permettre à l’élève de rencontrer , fréquenter un domaine
souvent lourd de préjugés (les artistes, les oeuvres…) ; de se rendre compte des nouvelles
dimensions et perspectives de lecture qu’ il offre pour comprendre le monde dans lequel on
vit. Ces activités permettent aussi d’être soi-même en situation de s’exprimer par le biais de
l’art, d’accéder à une certaine créativité.
Dans le domaine artistique, le processus de création est aussi intéressant que le résultat. La
recherche du seul résultat peut nuire au projet artistique, être un frein. Cependant, les jeunes
et c’est légitime sont aussi très attachés à ce résultat, synthèse de leur travail et
investissement, et dont la valorisation leur apportera reconnaissance auprès des adultes et
de leurs pairs.
Ainsi accéder à une pratique artistique, c’est pouvoir avant tout s’exprimer autrement, de
manière décalée, personnelle ; cela donne une cohérence, une transversalité, un point de
vue différent sur des sujets qui peuvent sembler rebattu mais toujours d’actualité ; cela
permet souvent de rencontrer la reconnaissance de ses pairs. Ce dont les jeunes ont autant
besoin que les adultes comme on a pu déjà le dire.
Enfin, l’expression culturelle et artistique n’est pas réservée aux artistes, aux professionnels
de la culture (dont les professeurs, éducateurs…). Les jeunes ont des pratiques culturelles
et artistiques qui leur sont propres et auxquelles peu d’adultes sont vraiment initiés. Et il
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s’agit aussi de laisser toute sa place à ces expressions et pratiques car dans ce domaine les
adultes ont beaucoup à apprendre de la part des jeunes.
Dans cette démarche de projet éducatif-artistique, les conseillers principaux d’éducation et
les professeurs d’éducation socio-culturelle ont l’opportunité de croiser leur regards sur les
jeunes : les uns ne devant pas se limiter à une gestion stricte des élèves, les autres devant
s’ouvrir davantage aux enjeux pédagogiques de leurs actions.
Il s’agit donc de trouver un équilibre entre ces deux approches et de ne pas oublier d’ouvrir
la porte aux autres acteurs de la vie scolaire (administration, infirmerie, association des
élèves…) ainsi qu’aux enseignants des autres disciplines.
Ainsi, la pratique de l’art est avant tout, une bonne opportunité pour s’ouvrir à l’autre
et le comprendre. Cette pratique est avant tout transversale et favorise la
connaissance mutuelle des différents acteurs d’une collectivité.
5 - FREINS ET DIFFICULTES RENCONTRES DANS LES
ETABLISSEMENTS POUR LA MISE EN PLACE DU PROJET AU
NIVEAU LOCAL .
Il semble important à ce point de réflexion du projet régional de faire le point avec les
établissements sur les freins, contraintes qu’ils peuvent rencontrer ou ressentir à travailler
sur un projet local alliant l’éducatif , le pédagogique, le culturel et l’artistique et destiné à
modifier certains comportement s de fonctionnement et de collaboration entre les adultes et
avec les jeunes.
Le Rheu :
-Comment passer d’un travail sur le recueil de la parole des élèves (qui sera
forcément riche) au choix et à la réalisation d’un projet qui devra concerné tout
l’établissement
-Difficulté de mettre en place un projet collectif qui aura du sens pour tout le monde
-Ces 3 prochaines années le lycée agricole du Rheu va devenir un lycée de secteur
devant accueillir 400 élèves supplémentaires…
Pontivy :
-Trouver l’adhésion entre les différents acteurs de ce projet
-Instaurer la confiance dans le travail
-Faire d’un lieu fonctionnel un lieu de vie
Merdrignac :
-Trouver le temps pour la mise en oeuvre d’un projet dont le calendrier va s’étendre
sur plusieurs années scolaires
-Les temps de formation seront importants pour dépasser les clivages
Caulnes :
-Les échéances à tenir
-Les financements à trouver, à obtenir
Guingamp :
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-Comment faire pour que le relais du projet soit assuré par les différentes générations
d’élèves
-Importance de l’appropriation du projet par les élèves et pas seulement par les
adultes soumis aussi à d’autres priorités
Châteaulin :
-Intégrer le projet au projet d’établissement
-Faire en sorte que le projet ait un véritable impact sur la vie de l’établissement
Saint Jean Brévelay-Hennebont :
-Arriver à une concertation de qualité entre deux établissements, deux cultures
éducatives, avec des publics d’apprenants très divers et éloignés
-Faire en sorte que le fait éducatif soit au centre du projet
Quimper :
-Se coordonner en interne
-Assurer la pérennisation du projet
6 - PROPOSITION DE FORMATION REGIONALE
Une formation régionale et inter-réseaux est à renouveler (une première formation
commune aux deux réseaux a été organisée en février 2013). En effet à ce stade de
réflexion sur la mise en place des projets locaux dans chaque établissement, il s’agit
d’imaginer une action de formation qui répondra aux différents besoins, attentes, appuis
attendus en fonction des caractéristiques des projets déjà en construction et de ceux encore
en réflexion.
Des pistes en matière des besoins de formation des équipes CPE/ESC ont été évoquées
mais sont largement à compléter par tous ceux qui ont des idées d’intervenants compétents,
ouvrant des perspectives intéressantes pour mener à bien le projet.
Les objectifs de cette action de formation régionale :
- Favoriser l’action et l’autonomie des jeunes dans l’établissement
- Favoriser la réflexion et la mise en oeuvre d’un projet éducatif dans l’établissement
- Faire évoluer les pratiques professionnelles et les modes de coopération avec les
jeunes
-Créer des lieux et temps d’écoute au sein des établissements
- S’ouvrir aux nouvelles pratiques culturelles des jeunes ; explorer avec les jeunes la
richesse de l’expression artistique dans un but éducatif
- Mutualiser les pratiques, les ressources, au niveau local comme au niveau régional.
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Pistes d’interventions évoquées lors de la réunion :
-Intervention d’un psychologue, sociologue des adolescents :
une intervention plus pointue par exemple de Jean Luc Mahé, déjà intervenu en
2013, ou d’un de ses collègues appartenant à son association ? autres
propositions ?
-Intervention d’une SCOP ou d’un acteur de l’éducation populaire afin de
travailler sur nos pratiques professionnelles avec les jeunes dans l’objectif de les
bousculer un petit peu !:
Des noms de SCOP comme Dynamo (intervenue à Caulnes) ou Le Pavé de Rennes
pourraient être contactées ; ’autres propositions… ?
-Intervention d’un artiste, d’un collectif autour du thème de la parole, de
l’expression des jeunes :
L’univers du théâtre associé aux arts plastiques pourrait être représenté par
exemple par Hervé Le Lardoux et sa compagnie « Les arpenteurs » de Rennes qui a
récemment contacté le réseau ESC à la suite d’ un travail régional qu’il a réalisé en
Pays de Loire avec le réseau Art’ Ur sur le thème de « L’Utopie ». Autres propositions
… ?
-Intervention d’un architecte sur le sujet de l’adéquation de l’aménagement des
espaces avec les besoins et attentes de leurs usagers ; comment rendre ce travail
d’aménagement participatif et créatif ?
-Intervention d’une structure culturelle où les jeunes ont l’habitude de proposer
eux-mêmes des projets artistiques, culturelles, lieux de création destinés aux
nouvelles expressions :
La scène de musiques et expressions actuelles de Rennes, déjà rencontrée en
février 2013, pourrait être représentée par son directeur Thierry Ménager en
compagnie de jeune(s)s artiste(s) représentatif(s) de ces nouvelles expressions ?
Autres propositions ?
-Intervention d’un ancien chef d’établissement impliqué dans ce souci d’ouverture
et libre de sa parole : des propositions ?
-Un ou des anciens élèves, témoins de leur vie dans un lycée agricole : des
propositions
-Un parent d’élève…
Propositions à compléter, enrichir, les équipes des différents établissements seront
consultées ultérieurement dans cet objectif. Cette formation pourrait avoir lieu en
février 2014.
Nous avions évoqué lors de dernières réunions d’associer à notre réflexion un « témoin » qui
puisse nous conseiller, nous orienter ou nous mettre en garde devant certains errements,
dispersions…. Quelqu‘un aussi qui apporterait sa bonne connaissance du monde des
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jeunes par sa fréquentation régulière hors cadre scolaire ; de leurs besoins, formes
nouvelles d’expressions. A ce sujet, plusieurs d’entre nous ont pu évoquer le nom de Thierry
Ménager, le directeur de l’Antipode, scène rennaise d’expressions actuelles, maison de
quartier et des jeunes, à l’initiative des plusieurs festivals autour des expressions
graphiques, corporelles, musicales et aussi de rencontres citoyennes où les différentes
générations peuvent échanger. D’autre part Thierry Ménager a été parent d’un élève en
lycée agricole.
Nous proposons donc de le rencontrer pour lui demander s’il accepterait de jouer ce rôle de
référent, conseil et sous quelles conditions.
7 - CALENDRIER DE TRAVAIL POUR 2013-2014
Novembre-décembre 2013 : présentation du projet finalisé aux partenaires :
DRAC, Conseil Régional, DGER et recherche de financements complémentaires
Février 2014 : formation régionale de 2 jours et point sur l'avancée des projets locaux
Mars 2014 : Comité de pilotage régional
Mai/juin 2014 : rencontre régionale des équipes
juin-juillet 2014 : 1er bilan d'étape – valorisation via un support à définir ( 4 pages,
livret.....)
Françoise Du Teilleul
Nadia Kamboua
Claudie Le Mouël
Le 17/10 2013
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