5 -
Qu'est-ce que je fais quand il y a un retour en arrière dans le processus de changement de comportement entre deux séances?
( NdeLara : et plus généralement, quand les participants témoignent de leur difficulté concrète à passer à l'action) Est-ce que vous aussi vous avez vécu cette situation ? Comment l'avez-vous abordée ? Quels questionnements cela a fait émerger en vous ? Est-ce que vous avez pu expérimenter des outils, une posture, des "trucs et astuces d'animation"...qui ont facilité (ou non) votre accompagnement dans cette situation problématique?


Rédacteur principal : Agnès

La situation :
1- Le changement de comportement visé : passer de 'se saisir de la parole pour faire valoir ses enjeux' à 's'écouter dans la bienveillance et décider dans un esprit de coopération'
2- Le public : Un collectif qui doit réfléchir de façon régulière, à des situations, des enjeux pour aboutir à des décisions collectives lors de réunions (ex : administrateurs d'associations). A la suite de difficultés récurrentes traduites le plus souvent comme un conflit de personnes, des "règles de civilité" sont établies collectivement pour la répartition de la parole, le respect des avis, la possibilité d’émettre des inquiétudes, des interrogations et permettre de rester dans la bienveillance. Par ailleurs des règles de décisions sont établies.


Le vécu :
J'ai vécu dans de nombreuses réunions, (très souvent en tant que participante) des dérapages verbaux. Parfois cette situation a empêché d'avancer sur une décision collective. Il ne s'agit pas d'une volonté de groupe, mais d'un individu sur un sujet donné. Ce n'est pas toujours le même individu. Cela se traduit souvent par une confrontation inter individu.


Les questionnements que cela a fait émerger chez moi :
Est-ce qu'un collectif peut passer sur "la forme" pour avancer sur "le fonds" ? Quelle sont les règles de confrontation qui permettent d'échapper à une lecture ' conflit de personnes' ? Pourquoi est-ce si difficile de s'exprimer pour exprimer ?


Les outils que j'ai repérés :
Le rappel à l'engagement collectif par l'animateur, garant du cadre : c'est ce que je fais en premier, parce que je pense que l'animateur est garant du cadre. Cependant, cela met souvent mal à l'aise la personne prise en défaut. Cela peut amener des coalitions entre participants au détriment de celui qui montre le défaut. C'est le syndrome de ce que j'appellerai 'celui qui dit que la petite fille a fait pipi dans la piscine'. A mon avis, mieux vaut ne pas sous-estimer le phénomène d'appartenance à un groupe, et de rejet de la dénonciation.
Pour éviter cela : l'animateur propose à un participant en début de chaque réunion de garantir le cadre. Cela peut prendre du temps, se mettre en avant n'est pas facile. certain peuvent également penser que c'est le rôle de l'animateur.

La trace des moments où nous avons réussi collectivement et qui ont porté ses fruits : à la fin d'une réunion, avoir un thermomètre d'ambiance, de la satisfaction de faire ensemble....(construire ses propres retours d'expériences)

L'exemplarité : l'animateur rationalise le débat et propose l'ouverture aux autres expressions : reformuler les faits, sortir les jugements de valeur ( mise en oeuvre des outils de la communication non violente)


Les éléments de compréhension (reliés à la psychosociologie : les étapes de changements, ….)
sur le modèle trans théorique : le 'retour en arrière' arrive très naturellement dans l'étape 4 : l'action. c'est là où le public modifie ses habitudes. la personne passe à l'action - contrairement aux idées reçues, c'est la phase la plus fragile, la plus sujette aux retours à l'ancien comportement, d'autant plus que l'ancien comportement était devenu un automatisme. il s'agit de soutenir dans le long terme. C'est le moment de montrer le chemin parcouru, de situer la rechute dans le processus de changement.

sur les moteurs de motivation : le ludique : en faire un jeu ( avoir un sablier, un bâton de parole, ...)

sur la force du mimétisme : se fondre dans la masse. le besoin d'appartenance à un groupe.