1 - Qu'est-ce que je fais quand j'ai préparé une super animation mais que les participants n'accrochent pas ?
1) Le contexte de l’animation.2) Le déroulé de l’animation (programme de départ).
3) Le jour de l’animation : Ce qui a fonctionné et n’a pas fonctionné.
4) Le ressenti de l’animateur.
5) Ce que l’animateur souhaiterait s’il devait refaire son animation (ce qu’il modifierait, améliorerait ou non).
6) Les éléments de compréhension (reliés à la psychosociologie : les étapes de changements, ….)
Rédacteur principal : David
1) Le contexte de l’animation
Une des actions de l’Agenda 21 de la ville de Chambéry est la création d’une charte de l’éco-agent, destinée à favoriser les comportements écoresponsables des agents. Pour sa mise en application, un réseau de correspondants DD volontaires a été créé.La chargée de mission responsable de l'animation de ce réseau constate un essoufflement de la dynamique et cherche des solutions pour motiver les correspondants DD.Pour cela, accompagnée par le CPIE, elle propose d’organiser un temps fort entre les acteurs du développement durable de la collectivité et en particulier pour le réseau des correspondants DD.Dans la continuité de ce qui se faisait jusque-là dans la dynamique du réseau des correspondants DD, une rencontre du réseau est organisée en juin, en amont de la rencontre élargie de l’automne.Les objectifs de cette réunion est de faire un point sur ce qui c'est passé depuis 6 mois dans les services et de préparer la rencontre DD de l'automneLes participants :Ce sont des agents de la commune, de tous services, de tous niveaux hiérarchiques. Ils se sont portés volontaires mais souvent sur sollicitation de la chargée de mission. Ils sont une vingtaine au total.Ils ont participés à l’élaboration d’une charte de l’éco-agent qu’ils ont pour mission de diffuser autour d’eux. Ils ont une feuille de mission de la part de la direction générale, donc une légitimité théorique donnée par leur hiérarchie mais pas toujours dans les faits. Ils ont du mal à faire accepter à leur hiérarchie directe qu'ils ont besoin de dégager du temps. Difficultés de certains correspondants DD à adopter les gestes ou les comportements qu’ils sont sensés impulser chez leurs collèguesSentiment d’illégitimité de la part de certains correspondants DD pour inciter leurs collègues à adopter des éco-gestesSentiment de découragement et d’inefficacité decertains correspondants DDSentiment d’isolement de chaque acteurMéconnaissance des motivations et des besoins des correspondants.
2) Le déroulé de l’animation (programme de départ).
- Une réunion de 2 h, en salle.
- Déroulement prévu : Introduction Bilan de la campagne thématique qui s'achève sur le papier Groupes d'interview mutuelle pour permettre les échanges approfondis et identifier les actions mises en place, les réussites et les difficultés. Tour de table : chacun présente les actions d'un autre correspondant qu'il a interviewé. Deuxième grosse partie : Dans l'objectif de présenter le portrait des correspondants DD à la rencontre élargie de l'automne, construction de représentations sociales, individuelles puis collectives. Atelier boule de neige pour construire une représentation commune.3) Le jour de l’animation : Ce qui a fonctionné et n’a pas fonctionné.La première partie (GIM) a très bien marchée. Bonne adhésion des participants, discussions riches.Par contre, le tour de table qui devait être rapide ne s'est pas déroulé comme prévu. Les participants n'ont pas respecté la consigne de concision et ont développé, y compris en complétant la présentation des autres.Le travail sur les représentations sociales n'a pas pu être conduit faute de temps.
Sur le moment, le sentiment dominant a été la frustration de ne pas arriver mener le travail sur les représentations sociales comme prévu. J'ai eu le sentiment d'être dépossédé de l'animation du déroulé, de perdre le contrôle. Ma posture d'animateur était remise en cause.J'ai compris alors que je ne pouvais pas tenir cette posture de contôle, au risque générer des réactions d'opposition. Cela s'imposait à moi d'autant plus que je ne connaissais pas le groupe, que l'animateur légitime était la chargée de mission et pas moi. Il fallait donc que je passe en posture d'accompagnement.J’ai fait le choix de ne pas brider la parole pour répondre au besoin du groupe de partager ensemble et j'ai laissé du temps aux expressions individuelles, sans faire le forcing sur le respect du déroulé. Il était important de prendre en compte le besoin d’expression et de partage sur des expériences concrètes et pratiques.Une fois ce temps d'adaptation et d'acceptation de la situation, le sentiment se transforme en satisfaction d'être à l’écoute du groupe et de lui permettre de satisfaire son besoin d’échanges.
5) Ce que l’animateur souhaiterait s’il devait refaire son animation (ce qu’il modifierait, améliorerait ou non), ce qui aurait pu éviter la situation :En analysant mieux le contexte (le groupe ne s’était pas réuni depuis longtemps) et les besoins des participants et de l'animateur (mon besoin n’était pas compatible avec le leur à ce moment), nous aurions pu anticiper le besoin de temps pour échanger. Une deuxième séance, entièrement consacrée à la construction des représentations sociales, aurait été utile. Une fois le contact établi avec le groupe, d'autres formes d'animation auraient pu être proposée.Cela met en lumière l'importance du temps pour accompagner un groupe.
